La grande décision

Pour la première fois depuis, ô je dirais 5 ans, ma famille peut profiter de son mois d’août sans avoir d’hockey obligatoire.  On peut terminer notre saison de camping sans tracas, et aussi, profiter des derniers plaisirs de l’été.  

 

 

En effet, vers la fin du mois de juin dernier, mon fils de 14 ans nous a fait l’annonce qu’il se désistait du camp d’entraînement de la structure intégrée de notre région.  Qu’il voulait jouer du hockey compétitif dans notre association locale.  Sur le coup, j’étais surpris et surtout confus.  Comment se fait-il qu’il se désiste?  Il vient tout juste de terminer son expérience avec l’U14, et somme toute, il a progressé.  Est-ce qu’il a quelque chose qui le tracasse?  Pourquoi prendre une telle décision?
 
 
 
Tu devrais l’essayer quand même, et après tu prendras une décision non?
 
Et lui de me répondre:
 
 
 
Non, je sais ou je me positionne et je préfère jouer pour les Voisins (nom de notre équipe)
 
J’aurais pu tenter de le convaincre autrement, et avec un peu de patience, j’aurais surement réussi.  Mais après réflexion, j’ai compris dans son ton de voix et son langage non verbal qu’il ne voulait plus. 
 
Je me rappelle très bien avoir pris cette décision, 1 an plus tard que lui lorsque je jouais moi-même au hockey.   Je m’étais rendu à Amos au camp d’entraînement des Forestiers Midget AAA pour annoncer à mon père que je voulais retourner à la maison, terminer mes années Midget dans notre association locale.  Ô je peux vous dire que la conversation n’était pas tout à fait la même que celle que j’ai eue avec mon fils.  Les temps changent !
 
Mais il y a un bout de phrase que mon fils m’a dit qui m’a affecté.  « Je sais où je me positionne ». 
 
Le printemps dernier, il a eu la chance de représenter la région en étant sélectionné parmi l’équipe U14, une équipe composée des meilleurs joueurs 14 ans de la région.  Il fut sélectionné pour compléter le 4e trio de la formation.  Peu importe son rôle, il était fier de sa sélection et surtout honoré.  Son temps de glace étant réduit, je présume qu'il a eu beaucoup de temps à réfléchir sur son avenir hockey à ce moment.
 
La nouvelle règlementation de Hockey Québec qui dit que le AAA est composé des meilleurs joueurs de la catégorie, et le AAA relève (anciennement AA) est maintenant composé des premières années avec un maximum de 3 deuxième année joue fort dans sa réponse. 
 
Il sait fort bien que faire l’équipe AAA de la région relève pratiquement du miracle.  Les dés et pions sont pratiquement jetés en début de saison, à l’exception de quelques postes au sein de la formation.  
 
Et le AAA relève, il aurait eu à se battre avec tous les autres 2e année pour la possibilité de gagner 1 poste au sein de l’équipe.  La compétition est extrêmement féroce pour ce poste, et pour lui, impossible à gagner. 
 
Sous l’ancienne règlementation où  il n’avait pas de maximum de 2e année, je suis persuadé qu’il aurait tenté sa chance car il aurait eu l’impression d’avoir autant de chances que quiconque de faire l’équipe. 
 
Comme père, j’aurais pu lui faire comprendre que dans la vie, on doit travailler pour mériter quelque chose.  Mais d’un autre côté, je sais qu’il a su nous le démontrer à maintes reprises qu’il est un travaillant.  Je crois que c’était pour lui une décision importante à prendre, la première de sa jeune vie.  On ne pouvait que la supporter.
 
Je pose la question.  Combien de « 2e année » au Québec on prit ce genre de décision?  Autant au Peewee qu’au Bantam?  Pour ces jeunes ou la possibilité de faire une équipe de la structure régionale résidait dans la 2e année de leur catégorie, leur espoir vient drastiquement de diminuer.  Ne vient-on pas juste de réduire encore plus le silo qu’est déjà à mon avis la structure?  Combien de ces jeunes sont des « late bloomers » ou leur talent commence à peine à s’exprimer ?
 
Au lieu d’encourager plus de jeunes à goûter à la structure et ainsi, développer plus de joueurs, on préfère diminuer le bassin et se concentrer sur un groupe de joueurs, sous prétexte que c’est une décision de développement.  Malheureusement, à mon avis, les « late bloomers » sont les joueurs oubliés dans cette décision.  Et je trouve que l’on fait erreur.
 
Bref,  il n’a pas grand-chose que je peux faire sauf accepter cette décision.  Au moins, je voulais que mon fils puisse porter l’uniforme de la structure 1 fois dans sa vie afin qu'il puisse vivre les sentiments qu'il a vécu, et surtout jouer avec un de ses très bons amis.  Mission accompli!  Juste cette expérience, ça valait la peine. 
 
Et peu importe où il jouera cette saison, il faut se rappeler que le hockey est un jeu, et une école de vie.  Comme père mordu du hockey, je reste reconnaissant qu’il n’a pas pris la décision d’accrocher ses patins et veut poursuivre son apprentissage.  Et si jamais il devait prendre cette décision, je l’accepterai et je lui ferai comprendre que pendant toutes les années où il a joué au hockey, il a vécu plein d’expérience qui lui seront utiles dans toutes les autres sphères de sa vie. 
 
Bon, je profite du dernier mois avant que la meilleure saison de l’année arrive… 
 
Bonne fin d’été à tous !
 
Merci de partager ce texte.

Steve Lauzon
Loz | Hockey
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